Le numérique représente déjà 3,8% des gaz à effet de serre dans le monde. S’il était un pays, il serait le cinquième plus important pollueur au monde. Un chiffre quatre fois supérieur à celui de la France et qui augmente de 8% par an. N’importe quelle action que nous faisons avec le numérique pollue et participe au dérèglement climatique.
À chaque fois que nous envoyons un email, il y a production de CO2, et il en va de même pour un SMS, un message Whatsapp, un épisode de notre série préférée sur Netflix ou une requête sur un assistant vocal. Tous nos appareils, et les réseaux derrière eux, nécessitent des ressources abiotiques pour être fabriqués et fonctionnent à l’électricité.
Pour aller plus loin sur les émissions de CO2 de la France : Our World In Data
En plus du CO2, le numérique produit des montagnes de déchets et participe à la pollution des sols et de l’eau. Nous devons diminuer ses impacts en contrôlant nos usages et pratiques, personnelles et professionnelles.
Le parc numérique français en 2020 se compose de 11 appareils par utilisateur. Les ordinateurs et écrans associés (116 millions d’unités au total) et les smartphones (98 millions) sont les équipements les plus courants. Ils sont suivis par les télévisions (87 millions), les tablettes (23 millions), les consoles (15 millions) et les imprimantes et autres objets connectés (environ 200 millions). Cela représente un total de 631 millions d’appareils.
Ces équipements, ainsi que les réseaux et les centres informatiques, consomment de l’électricité pour fonctionner. Ils nécessitent la mobilisation d’énergie, de ressources abiotiques et d’eau pour être fabriqués. Le tout entraîne une émission importante de gaz à effet de serre.
La consommation électrique du numérique français est d’environ 40TWh en 2019, soit 8,3% de la consommation totale du pays.
Les études montrent que ce sont les équipements des utilisateurs qui ont le plus fort impact environnemental.
Nous pouvons diviser l’architecture numérique en trois grandes parties : les centres informatiques, les réseaux et les équipements.
Les centres informatiques, considérés dans le tableau ci-dessous, sont ceux établis en France.
Répartition des impacts environnementaux du numérique
Les équipements des utilisateurs sont responsables de 84% des émissions de GES du numérique en France, contre 10% pour les réseaux et 6% pour les centres informatiques. Les impacts environnementaux ne sont pas les mêmes selon l’étape du cycle de vie des équipements et la fabrication ressort comme la plus polluante. La majeure partie de ces pollutions ne se font pas en France, mais sur les lieux d’extraction des minerais et de fabrication des composants : c’est la fameuse pollution importée.
Pour aller plus loin : Greenpeace
Lutter contre la pollution numérique c’est donc d’abord utiliser moins d’équipement et les faire durer plus longtemps.
Répartition des impacts fabrication/utilisation
Les petits gestes que nous pouvons faire à la maison et au bureau.
Sauf dans certains cas bien précis (3D, montages vidéos 4K), les opérations de nos ordinateurs ne sont pas ralenties par leurs processeurs ou leur carte graphique, mais par leur disque dur, leur manque de mémoire vive ou un système opérationnel devenu obèse. Il suffit de changer un disque dur mécanique par un SSD, rajouter des barrettes de RAM et nettoyer un OS pour qu’un ordinateur gagne plusieurs années de service. Et ce ne sont pas des opérations compliquées à réaliser. Il est donc important de bien choisir sa machine et de s’assurer de sa réparabilité.
Bricoler un smartphone est un peu plus compliqué, cela nécessite certains outils bien spécifiques. Ifixit propose des kits et des pièces de rechange. La prochaine fois que vous cassez l’écran de votre téléphone, tentez de le réparer vous-même, ce n’est pas aussi difficile que cela peut sembler. C’est bon pour l’égo et un passe temps aussi relaxant qu’un puzzle. Vous pouvez aussi anticiper et investir dès le début dans un téléphone qui est fait pour être modifié facilement comme les Fairphones.
La fabrication des écrans nécessitent énormément de ressources. La course à la plus grande diagonale des constructeurs ne va pas dans le bon sens et c’est faire un geste pour l’environnement de ne pas y participer.
Nous laissons souvent nos box internet allumées 24h/24. Elles n’ont pas une consommation électrique négligeable. L’éteindre le soir comme ne pas laisser en stand by des écrans sont des bonnes habitudes à prendre. Du fait de leur nombre, les télévisions et les box représent de 22 % à 65 % des impacts du numérique en France.
L’objectif est de changer son équipement quand c’est devenu une réelle nécessité. Malheureusement, 88% des français changent leur téléphone alors que l’ancien fonctionne encore.
Pour aller plus loin : ADEME
Sources : GreenIT, Ministère de la transition écologique
