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poubelles pour le tri sélectif

Les 3R : réutilisation, réemploi, recyclage

C’est le moment pour les marques de repenser leurs packagings.

 

Il n’est pas forcément nécessaire de tout raser pour repartir à zéro. Dans bien des cas, des petits changements auront déjà un impact environnemental important.  

Comment modifier et adapter les emballages pour arrêter de polluer sols, océans et air car ils ne sont ni réemployés et ni recyclés ?

Réemploi, réutilisation, recyclage sont les trois alternatives à l’usage unique des emballages dont les consommateurs sont en attente pour réduire leur empreinte. Ce sont aussi trois chances pour les marques d’avoir un impact positif sur leur image, d’augmenter leurs opportunités d’engager avec leurs clients et de réduire les coûts de fabrication et transport.

Plus de 5 millions de tonnes d’emballages ménagers sont jetés chaque année en France. 3,6 millions de tonnes sont recyclés (70%).

1,5 million de tonne d’emballages ménagers fini brûlé, déposé, enterré…

Source ici

Quelques définitons selon l’article L541-1-1 du Code de l’environnement :

 

« Réemploi » : toute opération par laquelle des substances, matières ou produits qui ne sont pas des déchets sont utilisés de nouveau pour un usage identique à celui pour lequel ils avaient été conçus.

« Réutilisation » : toute opération par laquelle des substances, matières ou produits qui sont devenus des déchets sont utilisés de nouveau.

« Préparation en vue de la réutilisation » : toute opération de contrôle, de nettoyage ou de réparation en vue de la valorisation par laquelle des substances, matières ou produits qui sont devenus des déchets sont préparés de manière à être réutilisés sans autre opération de prétraitement.

« Recyclage » : toute opération de valorisation par laquelle les déchets, y compris les déchets organiques, sont retraités en substances, matières ou produits aux fins de leur fonction initiale ou à d’autres fins

réemploi de bocaux

Le réemploi

Contrairement à la réutilisation, dans le réemploi, l’emballage ne devient un déchet à aucun moment de son cycle de vie. Il s’agit d’une composante de la prévention des déchets.

Il intervient par exemple dans le cas de la recharge et du vrac avec des emballages réemployés sans traçabilité et gérés de façon autonome par le consommateur. C’est également le cas d’un emballage dont le nouvel usage est différent de l’usage originel.

reutilisation de bouteilles en verre

La réutilisation

L’emballage passe par un système de collecte et de lavage industriel. C’est l’exemple classique de la bouteille en verre. L’emballage subit une opération de traitement des déchets (la préparation en vue de réutilisation) lui permettant de retrouver son statut. Il peut alors bénéficier d’une seconde vie.

 

Les avantages environnementaux du réemploi et de la réutilisation d’un emballage paraissent évidents. On amortit dans le temps l’empreinte carbone de la production de l’emballage et on réduit la quantité de déchets jetés. La réalité est un peu plus complexe car il faut tenir compte de nombreux paramètres : optimisation des transports quand il y a des collectes, nettoyage des emballages, remise en circulation… Il ne faut pas que la réutilisation nécessite la consommation de plus de ressources que la production!  Il est donc nécessaire de créer des modèles économiques durables et de concevoir les emballages afin qu’ils soient au mieux adaptés aux contraintes de la réutilisation.

Les start-up UzajeReconcil et projet ETIC travaillent dans ce sens en proposant des emballages durables et un service de collecte/nettoyage pour les métiers de la restauration.

227 000 tonnes d’emballages en verre ont été réutilisés en France en 2017, la grande majorité étant par les professionnels (hotel, restaurants …) et 7000 tonnes par les ménages. (Source : CITEO)

Ce sont les emballages en verre qui sont les plus réutilisés : en 2017 c’est 552 millions de bouteilles qui ont été ainsi remises en circuit. Cependant d’autres emballages en plastique ou en métal peuvent aussi être réemployés, entre autres avec des systèmes de recharge.

 

vrac chez Biocoop

Pour une marque, les recharges permettent de réduire drastiquement les déchets engendrés par les emballages tout en créant une plus forte connexion avec ses clients. En boutique, le volume plus important des points de recharge permet de diminuer les coûts d’emballage et de transport.

Un exemple avec un vrac de Biocoop, un des pionniers en France. La chaîne de supermarchés Bio propose du vrac depuis plus de 30 ans avec une offre qui s’étend actuellement à plus de 360 références. (Source : Biocoop).

 

 

Dans d’autres cas, le client « physique » qui achète un contenant en boutique peut devenir un client e-commerce pour ses recharges. La marque peut alors mettre en place un système de fidélisation ou d’abonnement.

La marque de cosmétiques Cozie est un bon exemple avec un cercle vertueux de réemploi de ses contenants.

Le rôle d’une marque responsable est d’imaginer des emballages avec lesquels les consommateurs auront une connexion émotionnelle suffisante pour vouloir continuer à les utiliser dans le temps.

Le design durable de l’emballage aura le double avantage de diminuer la quantité de déchets jetés et de créer une relation durable entre le client et la marque.

cartons pour recyclage

Recyclage

89% des Français trient les emballages dont 51% systématiquement.

Les différents matériaux d’emballage sont de plus en plus recyclés par la population grâce aux améliorations des dispositifs de tri et une plus grande conscientisation.

Source ici

Il incombe aux marques de participer à cet effort en fournissant des emballages dont la fin de vie ne sera pas sous terre ou au fond de la mer. C’est une nécessité pour diminuer la quantité de déchets dans la nature et un argument marketing pour des consommateurs de plus en plus conscients des conséquences de leurs choix.

La fin de vie des emballages doit être intégrée dès le début de leur conception en développant des programmes de retour, en utilisant des consignes, en s’approvisionnant en matières recyclées ou biodégradables.

Le retour des emballages peut se faire en ligne ou en boutique pour s’assurer de leur recyclage. Des systèmes de consigne, comme actuellement dans certains pays nordiques, peuvent être mis en place pour motiver le consommateur à faire ce geste. C’est une occasion pour les marques d’engager avec leurs clients à travers des actions marketing.

Le retour contre consigne n’est pas une obligation en soi, cela peut également devenir un geste naturel avec la communication adéquate. Ne déposons-nous pas sans rétribution nos piles usagées depuis des années pour être recyclées ?

Le sourcing de matière recyclées ou biodégradables ainsi qu’éviter d’utiliser, même partiellement, des matériaux non-recyclables dans les emballages devient une nécessité absolue.

Ce n’est pas le cas encore, mais probablement bientôt, une marque qui persistera à ne pas faire une transition vers un modèle plus durable de ses emballages s’exposera au risque de s’aliéner une partie de ses clients.

Image de Eric Bergeri Écrit par Eric Bergeri 4 février 2021

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